Bébé est doté à la naissance d’un « programme de survie » appelé les réflexes archaïques

Bébé est doté à la naissance d’un « programme de survie » appelé les réflexes archaïques

Prenons un mammifère quelconque, par exemple une girafe, qui donne naissance à un petit girafon. Dès lors qu’il sort du ventre de sa maman (et après deux ou trois gamelles), le nouveau-né est capable de marcher, suivre sa maman, s’abriter en cas de danger. Pourquoi alors nos bébés à nous sont-ils aussi dépendants et fragiles à la naissance ?

Revenons à l’époque de nos ancêtres les homo-sapiens. Ces primates se sont redressés pour devenir des « bipèdes », réduisant ainsi la taille de leur bassin. Au même moment, leur cerveau s’est hautement développé, augmentant ses dimensions. Les accouchements devenant de plus en plus difficiles, l’Homme a dû s’adapter et les bébés ont commencé à naître prématurément. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils ont des besoins de sécurité, proximité et d’attention plus importants que les autres mammifères. Le cododo, le portage ou encore le peau-à-peau sont autant de pratiques qui permettent de recréer l’univers in-utéro dans lequel bébé a grandi.

Depuis cette époque, les nouveau-nés ne naissent donc pas complètement matures, mais ils gardent néanmoins des « restes ». Savez-vous qu'à la naissance et même un peu avant, votre bébé est doté d’un « programme » de survie ? Il s’agit de réflexes naturels, primitifs, que l’on appelle les réflexes archaïques.

Ils constituent le premier examen clinique réalisé par un pédiatre ou une sage-femme. Tel un instinct de protection, le nouveau-né réagit à certains stimuli par des mouvements automatiques, à l’image des autres mammifères :

2013-06-04 Les réflexes archaïques de bébé 2

- la marche automatique : lorsqu’on soutient bébé par les aisselles, il avance spontanément une jambe puis l’autre pour marcher

- les réflexes de succion et de déglutition : ils permettent au nouveau-né de pouvoir téter et se nourrir dès les premiers instants de sa vie

- le réflexe d’agrippement ou grasping : il permet aux bébés mammifères de s’agripper à leur maman afin que celle-ci puisse s’enfuir en cas de danger

- le réflexe de Moro : lors d’un geste brusque, d’un bruit ou d’une sensation de chute, bébé tend ses bras puis écarte ses mains. Ce réflexe est expliqué par le fait que si le nouveau-né tombe, il peut ainsi s’agripper plus aisément à sa maman ou celle-ci peut le rattraper.

Ce n’est que plus tard et grâce aux différents stimuli sensoriels, que le réseau neurologique finira son développement en créant de nouvelles connexions. La plupart des réflexes archaïques disparaissent au bout de quelques mois, pour revenir plus tard sous la forme d’un mouvement volontaire et contrôlé.

La faculté d’adaptation d’un bébé est impressionnante, à tel point que très souvent, l’envie de faire un mouvement apparaît avant la possibilité de le faire. C’est ce qui donne à bébé l’envie de progresser, de se dépasser.