Nourrir et protéger la peau, la zone intime ou les cheveux grâce à la nutrition
Nous avons donné la parole à Véronique Liesse, diététicienne, nutritionniste et enseignante universitaire en nutrition et micronutrition ! Elle est l’auteure de plusieurs best sellers sur la nutrition.
Elle vient notamment de sortir aux éditions Leduc le livre « Ma bible pour perdre du poids sans régime ».
Elle partage avec nous ses connaissances sur l’intérêt de la nutricosmétique ! Elle nous explique aujourd'hui comment la nutrition à la capacité de nourrir et protéger la peau, la zone intime ou les cheveux.
" Pendant très longtemps, les compléments alimentaires et les cosmétiques vivaient de façon séparée. Aujourd'hui, enfin, on les marie ! Ce qui évidemment me réjouit ! C’est tellement logique ! Bien entendu, tout ce que nous mangeons va impacter la qualité de notre peau. Pas que de notre peau, Bien entendu. Tout ce qui se passe à l’intérieur dépend des nutriments que nous offrons à notre corps. Toutes nos cellules doivent se régénérer, se protéger, notamment de ce qu’on appelait les radicaux libres. Et donc ce que nous allons manger, tous ces nutriments interviennent comme cofacteurs à des milliers de réactions chimiques. Il y a cette notion de combler des éventuels déficits nutritionnels car l’assiette n’apporte pas toujours tout ce dont nous avons besoin. Mais il y aussi cette notion d’apporter des nutriments qui vont avoir une fonction recherchée, une fonction spécifique, des vitamines, des minéraux ou des composés bioactifs. On parle alors de nutrithérapie ou de nutricosmétique.
Pourquoi s’intéresser à la nutricosmétique ?
La fonction première de la peau est d’agir comme une barrière contre les agressions de l’environnement. La peau est composée de 2 couches avec la couche externe de l’épiderme qui assure la fonction de barrière, et la couche interne qui assure la résistante et l’élasticité, et qui apporte en fait le soutien nutritionnel à l’épiderme. On voit bien que pour que tout cela fonctionne, il faut un apport nutritionnel irrigué par des vaisseaux et notamment un apport en vitamines.
Le rôle de la vitamine C sur la santé de la peau
Je pourrais parler de plein de vitamines mais je vais en choisir une. La vitamine C. La peau, dans des conditions normales, contient de fortes concentrations en vitamine C. Cette dernière assure des fonctions importantes et bien connues dont notamment de stimuler le collagène, de contribuer à cette protection antioxydante contre les dommages induits par les UV notamment.
Et c’est ce que confirme une étude récente qui met en avant tous les rôles de la vitamine C sur la peau [The Roles of Vitamin C in Skin Health - Juliet M. Pullar, Anitra C. Carr, and Margreet C. M. Vissers]. Sur le schéma ci-dessous, on voit bien que la vitamine C est impliquée dans la différentiation des kératinocytes, des cellules de la peau. Elle va bloquer ces fameux radicaux libres (NDA : ou espèces réactives de l’oxygène).
En faisant ça, la vitamine C réduit le stress oxydant empêchant ainsi la dégradation du collagène et permettant une meilleure intégrité de la peau. Elle est également capable de freiner la perte d’eau transdermique. On voit bien qu’au-delà de ce côté esthétique, la vitamine C joue même un rôle protecteur vis-à-vis du cancer de la peau, elle protège des dommages que la peau et l’ADN peuvent subir.
[ Source : The Roles of Vitamin C in Skin Health
Juliet M. Pullar, Anitra C. Carr, and Margreet C. M. Vissers ]
Nous avons beaucoup parlé de la vitamine C, mais il y en a d’autres dont notamment la vitamine E qui va aussi agir comme antioxydant. La vitamine E est très présente dans les membranes de nos cellules. Elle intervient dans la prévention du vieillissement cellulaire, et limite la dégradation du collagène. Elle a un effet aussi anti-inflammatoire. Pour comprendre l’intérêt de la nutricosmétique, on retiendra que l’intégration des vitamines intervient par l’intérieur pour ces fonctions de protection. Les vitamines doivent véritablement agir de l’intérieur pour être actives sur nos cellules.
Le rôle des vitamines et minéraux sur la perte des cheveux
Un petit mot sur la santé des cheveux ! J’ai illustré mes propos par un petit schéma mais aussi par une étude [The Role of Vitamins and Minerals in Hair Loss: A Review - Hind M. Almohanna,corresponding author1 Azhar A. Ahmed,2 John P. Tsatalis,3 and Antonella Tosti3] qui montre qu’il y a vraiment un support scientifique à mes propos.
[ Source : Etude "The Role of Vitamins and Minerals in Hair Loss: A Review " de Hind M. Almohanna,corresponding author1 Azhar A. Ahmed,2 John P. Tsatalis,3 and Antonella Tosti3][/caption]
On sait que les micro-nutriments sont des éléments majeurs pour la peau et pour le cycle normal du cheveu. Ces nutriments vont jouer un rôle dans le renouvellement cellulaire. D’ailleurs, cette nutrition pour la santé du cheveu est en pleine expansion. Cette revue de la littérature montre le rôle de plusieurs vitamines & minéraux (Vitamines a, b, c,d, e ou fer, sélénium, zinc).
On voit bien que la santé capillaire dépend de ces nutriments. Le schéma illustre bien les petits vaisseaux sanguins à la racine du bulbe, on voit bien que cette nourriture se fait vraiment à partir de l’intérieur.
Le microbiote vaginal
Dans un tout autre domaine, car on sort des nutriments, un petit mot sur ce fameux microbiote. Le microbiote est multiple. On a la dans la bouche, sur la peau, dans la flore intime, dans le système digestif.
Chez la femme, il y en a un particulièrement important. C’est le microbiote au niveau du vagin. Et s’il y a bien dans les bactéries un groupe de bactéries qui joue un rôle important : ce sont les lactobacilles qui sont très présents au niveau vaginal.
Le microbiote vaginal est parfois mis à mal notamment dans les périodes de grandes variations hormonales. Par exemple pendant la grossesse. Il est alors très utile d’apporter un petit plus.
[ Source : étude "Vaginal microbiota and the potential of Lactobacillus derivatives in maintaining vaginal health" de Wallace Jeng Yang Chee, Shu Yih Chew & Leslie Thian Lung Than]
Ces lactobacilles ont montré leur efficacité dans la diminution du risque de développer des candidoses car certains champignons se développent de manière excessive en l’absence de ces lactobacilles. Elles sont alors très utiles et intéressantes.
Toutes ces études prouvent bien qu’aujourd’hui, on ne peut plus juste intervenir de l’extérieur. Il y aussi tout cet environnement intérieur qui contribue à la beauté et à la santé."